Personnellement, cette année passée m'a convaincue du pouvoir que le contact des artistes avec le public entretient, de sa nécessité absolue et de cette appartenance à ce que nous pouvons définir comme notre culture.

Ce sentiment prévaut durant la période confuse que nous traversons et cette exposition, même courte et petite, était importante à mes yeux. Je regrette que la majeure partie des lieux culturels soient inaccessibles au public. Pourtant, cela nous dispose à réfléchir et à déterminer la place de la culture dans notre vie. N'est-ce pas sous-évaluer nos capacités lorsque nous nous disons que parce que nous ne pouvons nous rendre à une exposition, c'est plié, il n'y a rien à faire, l'étendard de la culture est en berne?

Si nous devons parler de culture, alors, elle est partout. Elle est précisément là, ici où nous sommes, où nous agissons et non uniquement dans les lieux institutionnels déterminés à différents niveaux des autorités de l'état et des régions. Le fait que ces institutions soient fermées pour le moment nous invite aussi à penser à l'instar d'Hannah Arendt: " ... ce n'est pas le savoir ou la vérité qui est en jeu, mais plutôt le jugement et la décision, l'échange judicieux d'opinions portant sur la sphère de la vie publique et le monde commun, et la décision sur la sorte d'action à y entreprendre, ainsi que la façon de voir le monde et les choses qui doivent y apparaître". Appartenir à une culture c'est savoir... "choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, sans le présent comme dans le passé".

Merci à ceux que je connaissais et que je ne connaissais pas d'être venu échanger, d’être passé par ici durant ces quelques jours d’exposition pour partager UNE expérience fondamentalement collective.